Bilan et perspectives - kulturissimo

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Bilan et perspectives - kulturissimo
N° 164      an ie
                    ara t e eu i me eu i
                             u mois a s

          Bilan
et perspectives
Bilan et perspectives - kulturissimo
2                                                                                                        ommaire                                         N°164

                                                                                              2   Editorial Al in old

                                                                                      ent a g       lan et er    e t e
                                                                                                    elt ohne Empathie.
                                                                                                    amour out l camp           arlo    ass
                                                                                                   ückblick au        .    ber die Angst Michel Decker
                                                                                       8           es ers de la libert .
                                                                                                   es libert s sur le gril     ean orrente
                                                                                                   h res uestions et a irmations gratuites.
                                                                                                   labla ilan et erspecti es aul Hemmer
                                                                                                  n the air. An A         or         Ariel   agner

                                                                                 ea       art
                                                                                      2            e dis a e ne dis rien
                                                                                                    encerclement du carr        Enrico unghi
     a     rei i i t sage
o es esser er e       ir                                                                  e
  e    es a ers ir a er so                                                                         egegnung mit ine Adam einer sehr ielseitigen
                                                                                                  belgischen omponistin Dann sind meine Musik
 ie a     i sage es mu                                                                            und ich mitten im eben Alain te en

a ers er e       e   es gut
                                                                                L tt rat re
  er e so                                                                                          ierre Desproges    -
                                                                                                   n humoraliste intemporel Franck              olotte
Georg Christoph Lichtenberg
                                                                                              8    hroni ues parisiennes.
                                                                                                   e pou oir des mots lotilde Escalle

                                                                                  et a lle r
                                                                                                  Der europ ische rieg           -
                                                                                                  Der kandina ien eldzug               - D nemark
                                                                                                    ino onchail
                                                                                  2 2             Der ürger der was ermisst. Macht Frank ertemes
                                                                                  22 2            ndustrie . - Ausblick.
                                                                                                  Die digitalisierte Ausbeutung         im chumann
                                                                                          2        rie aus ien.
                                                                                                   runk ehagen und Faschismus Mich le homa
                                                                                          2       Gramma apo tin Ellada.
                                                                                                   ber die amensgeberin Athens               inda Gra
                                                                                           2       e lections on against the resent.
                                                                                                  Dear ob et petit a Fabienne ollignon
                                                                                          2        etter rom England.
                                                                                                   ew ear hink positi el             Diana    hite

 m ressum                                                                        eto r         r mage

Editeur: Editpress Luxembourg S.A.
                                                                                          28         Gado
Coordination générale: Alvin Sold; Coordination technique: Julien Primout
Coordination extérieure: Ian De Toffoli, Luc Belling, Ariel Wagner
Toute correspondance est à adresser exclusivement à kulturissimo@editpress.lu
Supplément du Tageblatt du 11 janvier 2018
Site internet: http://www.kulturissimo.lu
Prochain numéro: le 8 février 2018 - Clôture rédactionnelle: 20 janvier 2018
Bilan et perspectives - kulturissimo
itoria                                    N°164

                                                    od

                                     o                   da
       l est un appauvrissement plus dangereux      En France, grand pays voisin et ami, dix pour
       que tous les autres, un appauvrissement      cent de la population, soit pr s de sept millions
       rampant, pernicieux, aux effets politi-      de personnes, ne poss dent que 00 mots pour
       ques ravageurs.                              s’exprimer dans la vie courante. Il est vident
                                                    qu’ils sont spoli s et exploit s d’une fa on per-
        Les id ologues du nazisme, Hitler et        manente dans la soci t contemporaine issue
  oebbels en t te, le savaient bien. ’est en        de l’ conomie de march . Ils ratent leur vie
cr ant l’allemand crit et parl nazi, cet alle-      parce qu’on ne leur a donn aucune vraie
mand m thodiquement appauvri, qu’ils ont jet        chance de la r ussir.
les bases de leur syst me totalitaire dont le bi-
lan est connu. Autrement dit: sans l’appauvris-     Le pourcentage de quasi-illettr s relev en
sement de la langue, lien premier entre tous les    France vaut sans doute pour la plupart des
individus, il n’aurait pas t possible de            Etats post-industrialis s. Il signifie, aussi, que
conduire f hren tout un peuple Volk dans            ces gens n’ont pas acc s la pens e des grands
une guerre totaler Krieg suppos e n cessaire        penseurs, crivains, po tes du pass et du pr -
pour largir l’espace de vie Lebensraum de la        sent, et que, par cons quent, l’appauvrissement
„race aryenne“, ni de pousser ce m me peuple        de la langue dont ils sont les victimes fait d’eux
la destruction Vernichtung des uifs.                des exclus: comment par exemple, pourraient-
                                                    ils tirer profit des richesses culturelles accumu-
Victor Klemperer, le philologue auteur de LTI       l es pendant des si cles
 Lingua Tertii Imperii paru en 1       , a pu d -
montrer comment les moyens infinis gram-            Les enqu tes ont donn un autre r sultat effa-
maire, syntaxe, vocabulaire d’une grande lan-       rent: la plupart des adultes fran ais ma trisent
gue ont t syst matiquement subordonn s aux           .000 mots, dont la moiti sont pratiqu s, et les
objectifs politiques du nazisme. En tant que lin-   autres compris plus ou moins bien. ’est suffi-
guiste, il tait en mesure de comprendre la por-     sant semble-t-il pour „communiquer“, pour
t e qu’aurait finalement le contr le absolu des     „participer“, pour „comprendre“.
mots et du sens nouveau des mots. En tant
qu’Allemand juif, victime de la spoliation et du      omment s’ tonner d s lors que les langages
d tournement de la langue, il a laiss , avec LTI,   politique, professionnel, publicitaire, etc., etc.
un message fort aux g n rations d’aujourd’hui:      glissent de plus en plus vers la simplification,
Ne laissez plus jamais la langue s’appauvrir, car   laquelle, pouss e trop loin, quivaut tout bon-
l’appauvrissement est le premier pas vers les       nement la falsification.
abus de plus en plus graves.
                                                    Mais tout cela arrange bien du monde. Les
En ce d but d’ann e lectorale , o l’on fait         mauvais esprits ont toujours su tirer profit poli-
volontiers des voeux sens s, celui de votre         tique, conomique de ce qu’entre eux, ils ap-
chroniqueur d coule du manque d’attention et        pellent „la b tise“.
de soins port aux langues dans la vie quoti-
dienne et surtout dans l’enseignement. Le voeu      Il est temps, amis, de se lancer dans la bataille
de voir retourner l’apprentissage approfondi        pour le revalorisation des langues partout, en
des langues au premier plan politique peut pa-      famille,   l’ cole, dans les entreprises, en pu-
ra tre hors contexte        conomique, social       blic!
m me , mais il suffit de r fl chir un tout petit
peu pour le prendre quand m me au s rieux.                                                Alvin old
Bilan et perspectives - kulturissimo
e t aigu                              N°164

                                                       elt o ne Em at e

                          a o                                      o                         a
                                                               a       a

         edes ahr, auf der chwelle zum         schmalsprechenden malltalk Politikern     Pornofilms wie in einem Fleischerladen, in
         n chsten, im Monat anuar, dem         im Mainstream sowohl aus dem westli-      dem die K rper in ihre Einzelteile zerlegt
         Mond des doppelgesichtigen a-         chen wie dem arabischen Lager, die die    werden. Platz f r antizipierende Phantasie
         nus’, wird gerne nach hinten und      Pal stinenser jahrzehntelang mit sch nen, gibt es hier keine mehr. Auch nicht in den
         nach vorne geschaut. Keine Pro-       doch leeren Versprechungen hinhielten,    sogenannten sexpositiven Pornos.
         jektion ohne Reflexion. Keine         den piegel ihrer Hypokrisie vorhielt. Und Doch gl cklicherweise diskutiert die u-
  ukunft ohne Herkunft. Und so in etwa         das zeigt wohl, dass sie nichts Besseres  gend heute dar ber. o haben die Tage-
sollte auch das verflossene ahr im Interes-    verdienen. Oder                           blatt-Redakteure Anne chaaf und eff
se des kommenden bewertet werden.              Doch kommen wir zu einem komplexeren        chinker eine sachliche Auseinanderset-
Denn eins ist sicher: Fr her war nicht al-     Thema, das auch in Friedenszeiten, diesen zung mit dem Thema Pornografie ange-
les besser, doch scheint der Mensch mit        aneinander gereihten                      k ndigt resp. ein interessantes espr ch
                                                                        affenstillst nden,
allen Fortschritten die noch fehlenden mit     unsere westliche ivilisation seit ahrhun- mit dem jungen Autor Edouard Louis ge-
gef hrlicher ehnsucht zu vermissen.            derten zersetzt. emeint ist unser Umgang  f hrt, der extrem autobiografisch „ e
In eiten, in denen Menschen wie der            mit der exualit t, diesem f r das berle-  n’avais pas le luxe de la fiction“     ber
neureiche sexistische Narzisst Donald          ben unserer menschlichen pezies unab-     Missbrauch,       ewalt und ihre     yklen
Trump sich ber ein ahr an der pitze der        dinglichen eschlechtsverkehrs, der nicht  schreibt.
bisher als m chtigsten Nation angesehe-        nur als Aufgabe sondern auch als Lust da-  eine Figur, um nicht zu sagen sein Dop-
nen Vereinigten taaten von Amerika hal-        herkommt.                                 pelg nger Eddy Bellegueule stammt aus ei-
ten kann, m chte ich als politische Bilanz                                               ner rmlichen Familie, die von m nnlicher
lediglich bemerken, dass sich vor dem                                                    Dominanz, Alkoholismus und Rassismus
Berliner Mauerfall kapitalistische und                                                   gepr gt ist.     enn er dann von dessen
kommunistische Diktatoren die          aage
hielten, w hrend die korrupten Land- und              d            a                       chwester schreibt, die geschlagen und
                                                                                         missbraucht wird, will er nicht h ren, es
   arlords von heute lediglich in die pluto-                                             sei gleichg ltig, ob das nun wahr ist oder
kratische chublade passen.                       aren noch in meiner ugend Tabus an nicht, da er auch als Literat von einer
Das einzig Positive, das ich diesem Tram-      der Tagesordnung, wie wir sie nur vom „Ethik der ahrheit“ getrieben sei.
peltier mit der Frisur aus Entenhausen ab-     Herrgott kannten, von dem wir uns kein Als erichtschronist im reichen Luxem-
gewinnen kann, ist die Tatsache, dass es       Bild machen durften, so glaubt man sich burg ist man immer wieder mit geschlage-
mit seiner      erusalem-Resolution den        heute beim Betrachten eines einschl gigen nen chl gern und vergewaltigten Verge-
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waltigern konfrontiert, die sich aus der       Attraktivit t. Einziger Pluspunkt in dieser     ahrhundert u. a. den Anteil des Bewusst-
selbstpotenzierenden Missbrauchs- und            berdigitalisierten   elt ist die Tatsache,   seins bei der Erforschung der physischen
   ewaltspirale n hren und sich nur mit        dass Missbr uche an Minderj hrigen aus         Realit t ausgeschlossen hatten. Das e-
professioneller Hilfe, sei es geistiger oder   d steren eiten immer fter ans Tageslicht       wissen wurde vernachl ssigt.
geistlicher Art, befreien k nnen. ind sie      gezerrt werden. Auch wenn das den ver-
aber erst vor ericht, muss man sie wohl        wundeten und immer noch extrem ver-
oder bel zu einer Therapie zwingen.            wundbaren Opfern nicht gefallen d rfte.
Und auch wenn laut ustizminister die           Denn eine der bekanntesten Abwehrreak-
Klagen wegen sexuellem Missbrauchs im          tion dieser feigen Misset ter ist die          Doch lassen wir diese akademischen Ex-
vergangenen ahr leicht r ckl ufig waren,         chuldzuweisung an ihre damaligen Op-         kurse und wenden uns den Leuten zu, die
so ist der cho fruchtbar noch, um es mit       fer, die damit zum zweiten Mal ihr             sich einst selbst beauftragten, als eelsor-
Brecht zu sagen. Allein schon weil das         sch ndliches Martyrium durchleben m s-         ger im Alltag der Menschen zu wirken, um
Umfeld in dieser schnelllebigen digitalen      sen.                                           deren     eist zu st rken. Da ist einmal
   elt, in der man mit einem un berlegten      Die dreistesten unter ihnen schrecken             eorges Hellinghausen, der in seiner
Klick in Teufels K che kommen kann,            nicht davor zur ck, vor ericht Entschul-       „ arte Blanche“ auf RTL unter dem Titel
derart gepr gt ist von einem Mangel an         digungen wie „h tte die 1 - hrige keinen       „Kleeschen a co. - hapeau“ feststellt: „Vi-
Empathie und Liebe.                            Minirock angehabt und derart sexy mit          run acht Deeg ass de Kleesche komm...,
   as muss das f r eine verwaiste, ja fast     dem Arsch gewackelt, w re halt nichts          an elo waarde mer op d’ hr schtk nd-
schon verweste spirituelle Ein de sein, in     passiert“ vorzubringen. Ein Pfarrer, der       chen.“
der 1 -j hrige M dchen es selbstverst nd-      sich im internationalen        kumenischen     Derweil buddelt          -Pater ean- acques
lich finden, ihren K rper zum Erwerb von       M nnerorden in Taiz von einem chutz-           Flammang in seinem Leserbrief „ o w -
Drogen zu verkaufen.          nther Anders     befohlenen einen blasen lie , hatte sogar      ren die heutigen issenschaften ohne die
 der ude tern musste sich im Dritten           die huzpe zu behaupten, der unge habe          katholische Religion “ einige europ ische
Reich „anders“ nennen , der Ehemann            ihn angemacht, nur weil er in einem f-         Priester aus, die Astrophysik, entechnik
von Hannah Arendt, Philosophin und e-          fentlichen Pissoir neben ihm urinierte.        sowie Arch ologie revolutioniert haben
richtschronistin im Prozess gegen den Na-                                                     sollen und sogar, man h re und staune,
zi- chreibtischt ter Eichmann, hat es in                                                      die Urknall-Theorie zwei ahre vor den
seinem Hauptwerk „Der antiquierte                              a       a                      amerikanischen        issenschaftlern entwi-
Mensch“ sehr genau beschrieben.
                                                                       a                      ckelten.
                                                                                              Nun ja, nach an Hus, der 1 1 in Kon-
                                                                                              stanz verbrannt wurde, und           iordano
                                                 huzpe stammt aus dem jiddischen              Bruno, der 1 00 auf dem ampo de’Fiori
      d                a                         hutzpe ch tzpe und steht f r eine Mi-
                                               schung aus zielgerichteter, intelligenter
                                                                                              in Rom lichterloh brannte, nachdem man
                                                                                              ihm die unge angebunden hatte, damit er
                                               Unversch mtheit, charmanter Penetranz          nicht zum gaffenden Volk sprechen konn-
  ein Hauptthema war die „ erst rung der       und unwiderstehlicher Dreistigkeit.      ie    te, und nachdem die Kirche 1 1 auch
Humanit t“. Er kam zur schlussfolgernden       oft h rt man in den erichtss len zwi-          den gef gigen alileo alilei mundtot ge-
Analyse, dass nach den         r ueln des      schen den      orten heraus, dass ein Be-      macht hatte, ffnete sie ihre chulen zu-
schrecklich blutigen weiten eltkrieges         schuldigter Minderj hrige, ja sogar Kinder     nehmend den genauen issenschaften.
in der westlichen ivilisation mit dem          unter sechs ahren, deren ehirn noch              o hat sogar der bekennende ozialist und
   egsehen der kirchlichen M chte die e-       nicht einmal ausgewachsen ist, f r sex-        aktuelle Luxemburger irtschaftsminister
xualit t enttabuisiert wurde, um das Tabu      s chtig h lt. tudien zeigen, dass P do-        Etienne      chneider das renommierte
des Besitzes zu retten. Als Kollateralscha-    phile nicht den Hauptanteil am sexuellen       I HE       Institut catholique des hautes
den, wie diese perversen Kriegstreiber seit    Kindesmissbrauch darstellen. Die ahlen-         tudes commerciales absolviert, das sich
dem Balkankonflikt es zu nennen pflegen,       angaben der Forscher auf diesem ebiet          heute etwas un versch mt „Brussels Busi-
litt und leidet noch heute die heranwach-      schwanken zwischen 2 und 20 Prozent,           ness chool“ nennt. chneider mag ein ge-
sende ugend darunter.                          zum Teil auch, weil der Begriff p dophil       wiefter Politiker und ein guter Unterneh-
Denn in einer von eld, ex und Kom-             nicht genau definiert ist. Auch wenn straf-    mer sein, doch als einf hlsamer eelsorger
merz getriebenen esellschaft wird der eh       f llig gewordene P dophilie einer hohen        d rfte er fehl am Platz sein.
schon beschwerliche        eg in die     e-    R ckfallgefahr an ungen deutlich mehr            tatt also TV-M rchenstunden zu veran-
schlechtsreife zum gef hllosen lalomlauf       als an M dchen unterliegt, schlie t ein        stalten oder eine l cherlich sp te Verein-
ohne tangen, die den ethisch affektiven        nennenswerter Teil von ihnen sexuellen         nahmung der        issenschaften zu betrei-
Kurs abstecken sollen. Hinzu kommen in         Kontakt mit Kindern aus.                       ben, sollten diese selbsternannten ottes-
dieser vernetzten Beliebigkeit die M g-        Vom „Heemelen“ ber die Manipulation            m nner endlich der eelsorge gerecht wer-
lichkeiten von digitaler Partnersuche und      der enitalien bis zur Vergewaltigung der       den. Und die Kurie t te gut daran, den fro-
  peed-Dating, die pers nliche Intimit t       physischen Integrit t des Kindes durch         hen Botschafter Franziskus nicht als Ket-
nur am Rande zulassen. Ein schmaler            welche Instrumente auch immer reicht die       zer zu outen, oder zuzulassen, dass K ster
Rand, der nur eine fiktive icherheit vor       Bandbreite des Missbrauchs von Minder-         ihren Erzbischof wegen des schn den
dem emotionalen Abgrund bietet.                j hrigen, der in den meisten zivilisierten     Mammons mit einer ivilklage heimsu-
Diese in den U A entwickelte Methode,          L ndern unter trafe steht. Doch sexuell        chen. Denn ob diese r misch-katholi-
im chnellverfahren den „richtigen“ Part-       aktive P dophile wenden selten ewalt           schen F rsten der zentralisiertesten und
ner zu finden, wurde 1 8 ausgerechnet          an, sie setzen eher auf perverse emotiona-     damit m chtigsten Kirche der Monotheis-
vom Rabbi der j disch-orthodoxen Orga-         le uneigung und erzwungenes, angstein-         ten es wahrhaben wollen oder nicht: In
nisation Aish HaTorah ausgeheckt, um Al-       fl endes chuldbewusstsein.                       eiten, in der die wahre Liebe verduftet,
leinstehende der       laubensgemeinschaft     Die Frage, warum dieses chuldbewusst-          werden sie urbi et orbi mehr denn je ge-
zusammenzubringen und die ahl inner-           sein den meisten T tern abgeht, ist nicht      braucht. Ihre unden aus Tausenden von
konfessioneller Ehen zu erh hen. Bei den       zuletzt deshalb schwierig zu beantworten,      sexuellen bergriffen an Kindern weltweit
kommerziell ausgerichteten Veranstaltun-       weil laut den Princeton-Forschern Robert       k nnen sie sp ter lecken. Ihr Pontifex
gen, die daraus erwuchsen, ging es weni-        ahn und Brenda Dunne die erkenntnis-          warnt sie nicht unbotm ig vor „spirituel-
ger um „innere“ erte als um physische          theoretischen     issenschaften im vorigen     ler Demenz“.
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                                                              l       a f

                                                        d
                                                            i he De         e

       ch hoffe nichts. Ich f rchte nichts. EU L nder gibt, in denen die ugendar-           ihm, uns ist in der Regel nicht wohl bei
       Ich bin frei!“ o steht es auf dem    beitslosigkeit um die 0 liegt. Das hei t,       dem, was in deren Handeln hineininter-
         rabstein des gro en griechischen   dass jeder weite dort keine Arbeit hat.         pretiert wird. Und das ist nur zu verst nd-
         chriftstellers N ikos Kazantzakis  Auch wenn in unserem kleinen Land der           lich, denn Kriege, bis zum Atomkrieg, sind
        188 -1        in Heraklion auf Kre- Prozentsatz sehr viel niedriger liegt, ist es   nicht dazu angetan, eine weihnachtliche
       ta.                                  trotzdem nicht leicht f r junge Menschen,         timmung zu erzeugen. Putin muss dazu
                                            einen vern nftigen Arbeitsplatz zu finden.      herhalten, unsere osteurop ischen NATO-
Im R ckblick auf das ahr 201 ist uns im Vern nftig hei t, dass man von der Arbeit           L nder in Angst und chrecken zu verset-
Besonderen das fortschreitende Ph no- gut leben kann; dass man, falls gew nscht,            zen. Als probates egenmittel wird emp-
men der Angst aufgefallen. Marx h tte eine Familie gr nden kann. Das ist jedoch             fohlen nicht etwa vertauensbildende Ma -
vielleicht gesagt: „Ein espenst geht um!“ immer weniger sichergestellt. Und was ist         nahmen, sondern massive, milit rische
Und zwar nicht nur die Angst vor Terro- mit jenen, die eine Arbeit haben Da auch            Aufr stung. Das eld f r die R stungsin-
rismus, Angst die immer wieder in Erinne- gut gehende Firmen Arbeitspl tze abschaf-         dustrie muss aber irgendwo herkommen.
rung gerufen wird, sei es in den Fernseh- fen, besteht notgedrungen die Angst, dass         Es kommt von Einsparungen, die wieder-
nachrichten, sei es durch die plumpen Be- man irgendwann selbst betroffen sein              um den sozialen Druck auf die Menschen
tonkl tze, die seit neuem unsere Fu g n- kann und seinen Arbeitsplatz verliert. Der         erh hen und die Angst vor der ukunft
gerzonen verzieren. Es gibt zus tzlich gesetzliche chutz wird ja systematisch               ansteigen lassen. omit wird Angst vor Pu-
noch jede Menge andere ngste die viele abgebaut; um die ettbewerbsf higkeit zu              tin zum Teil in soziale Angst umgewandelt
Menschen bedr cken. Es gibt die kono- erhalten, hei t es. Und da, zum Nutzen                und die Menge an Angst wird mit icher-
misch bedingte Angst, wie die Angst vor der Kapitaleigner Kosten gespart werden             heit dadurch nicht verringert. Und somit
der Altersarmut, von der im reichen m ssen, herrscht die Angst bei den Ange-                wird zus tzlich Ablehnung und Angst ge-
Deutschland fast jeder sechste Rentner be- stellten, dass sie bei der n chsten ehalts-      gen ber anderen Menschengruppen gef r-
troffen ist. Denn wenn in Deutschland et- erh hung leer ausgehen werden. Denn das           dert. Denken wir an die Ablehnung der
wa 80 der Befragten angeben, mit dem moderne Managementsystem sieht vor,                      uwanderer in Frankreich, oder der
„ etzt“ zufrieden zu sein, so geben etwa dass nur die „Besten“ bedacht werden.              Fl chtlinge in Deutschland, wenn nicht in
  0 an zu bef rchten, dass die ukunft Das soll angeblich die Leistungssteigerung            der ganzen EU. Neben den Russen m s-
schlechter sein wird.                       anheizen. Das egenteil ist aber oft der         sen auch die ach so zahlreichen hinesen
                                            Fall, dadurch dass unter den Mitarbeitern       schon seit ahrzehnten herhalten, um uns
                                            Argwohn und Neid ges t wird und die u-          Angst einzufl ssen. Das ist heute umso
                                            sammenarbeit darunter leidet.                   einfacher, als die hinesen das piel des
                                            Am Ende entscheidet oft, ob man dem             Kapitalismus bestens von uns gelernt ha-
Aber rund zur Angst haben nicht nur l- Vorgesetzten angenehm auff llt. Kon-                 ben und dem Meister in vielem voraus
tere Leute, sondern auch junge Menschen. struktive interne Kritik kann dabei schon          sind.
   ie k nnte es anders sein, wenn es in der st ren. Deshalb lieber den Mund halten.         Die unangefochtene Feststellung, dass un-
                                            Dagegen hilft es sicher, Mitglied im glei-      ser esellschaftssystem dabei ist, unseren
                                            chen Verein zu sein wie der hef, die glei-      Planeten immer unbewohnbarer zu ma-
                                            chen eitungen zu lesen, somit die glei-         chen, tr gt auch eher zu einer getr bten,
                                            chen politischen Meinungen zu vertreten.        wenn nicht gar ver ngstigten timmung
                                            All dies untergr bt das Freisein. Aber auch     bei.
                                            die hefs sind Druck ausgesetzt. In dem
                                            unerbittlichen Konkurrenzkampf der glo-
                                            balisierten    elt will man sich sch tzen.                            o
                                            Dazu gibt es verschiedene Vereinigungen;
                                            einige werden korrekterweise          ervice An prominenter telle bei den Angstverur-
                                              lubs genannt, in denen die Mitglieder      sachern steht aber immer noch die Angst
                                            sich Dienste leisten. Doch auch da           vor dem Terrorismus, und zwar vor dem
                                            herrscht der Druck der Anpassung. Nicht      islamistischen Terrorismus.    leich nach
                                            jeder ist bereit, eine Meinung zu u ern,     dem 11. eptember 2001 wurde uns mitge-
                                            die dem Konsens in wichtigen Punkten         teilt, dass ab nun die elt nicht mehr die
                                            widersprechen k nnte.                        gleiche sein w rde. Und esetze, die die
                                                                                         menschlichen Rechte immer tiefer ein-
                                                                                         schr nken, wurden aus der chublade ge-
                                                                  d                      zogen und umgesetzt. eitdem wird das
                                                                                           piel in regelm igen Abst nden in unse-
                                              Und als w rde diese Angst nicht ausrei- ren L ndern fortgesetzt. Haben die e-
                                              chen, haben wir unsere Massenmedien, heimdienste w hrend ahren, absolut ille-
                                              die das Ihre dazu beitragen, dass von Ent- gal, Menschen bespitzelt, d.h. kontrolliert
  Die Angst    on Ed ard Munch                spannung keine Rede sein kann. Ob es und unter Druck gesetzt            as soll’s! Die
                    iki                       nun Trump ist, oder ein egenspieler von      esetze werden nachtr glich angepasst
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                                                Die Angst nach Gandhi smittensoul.com

und schon stehen die Verbrecher wieder           Nutzen sein, wenn die Menschen auch ge-          en Philosophen empfohlen, um die wirk-
fein da und sind bereit zu neuen Taten.          h rig was zu f rchten haben, sei es nun        lich gro en       eltprobleme anzugehen.
Falls notwendig wird auch einmal schnell         den islamistischen Terror oder den Verlust     Hans onas hat in seinem Hauptwerk
das rundgesetz ge ndert. F r unsere i-           ihrer Arbeit und somit ihrer Lebensgrund-      „Das Prinzip Verantwortung. Versuch ei-
cherheit, hei t es. Aber all dieses ist de-      lage.                                          ner Ethik f r die technologische ivilisati-
nen, die N    aomi Kleins Buch ber die                                                          on“ schon 1       darauf hingewiesen, dass
  chockdoktrin gelesen haben, l ngst ge-                                                        es ohne eine gesunde Angst nicht geht. Er
l ufig. Unliebige gesellschaftliche Ver n-             G            d                           sagt Folgendes: „Dem Prinzip Hoffnung
derungen, f r die man in normalen eiten                                                         stellen wir das Prinzip Verantwortung ge-
niemals eine Mehrheit bei der Bev lke-             ollte man sich also nicht f rchten Die       gen ber, nicht das Prinzip Furcht.      ohl
rung finden w rde, k nnen durchgesetzt           Antwort ist wahrscheinlich die, dass man       aber geh rt die Furcht zur Verantwortung
werden, wenn die Menschen sich in einem          klaren Verstandes entscheiden soll. Es gibt    so gut wie die Hoffnung, und da sie das
Angstzustand befinden.                           von Immanuel Kant den Begriff des „ a-         weniger gewinnende esicht hat, sogar in
   as die Terrorgefahr betrifft, verk ndet       pere aude“, d.h. „ age zu wissen!“ issen       besseren Kreisen in einem gewissen mora-
die UNO seit 1 2: „Internationaler Terro-        ist sehr n tzlich, hilft aber auch nicht im-   lischen und psychologischen Verruf steht,
rismus ist eine der ernsthaftesten Bedro-        mer gegen die ewalt der M chtigen. Die         so m ssen wir ihr hier nochmals das ort
hungen des Friedens und der icherheit.“          F lle von sexueller Bel stigung durch Aus-     reden, denn sie ist heute n tiger als zu
Das zust ndige remium, der icherheits-           nutzung einer Machtposition, und sei sie       manchen anderen eiten, wo man in der
rat, hatte wohl nicht damit gerechnet, dass      noch so gering, sind ein beredtes Beispiel       uversicht des guten anges der mensch-
jemand sich trauen w rde, nachzuhaken.           daf r. Der Fall einstein ist nur die pitze     lichen Angelegenheiten auf sie als eine
Das ist aber geschehen. emand wollte             des Eisbergs. Angst vor solcher Macht ist        chw che der Kleinherzigen und ngstli-
konkrete ahlen ber diese gr te Bedro-            nat rlich angebracht; und sie soll auf je-     chen herabsehen konnte.“
hung der Menschheit. Die UNO konnte              den Fall ffentlich gemacht werden. Das         Die Furcht die Hans onas meint ist die
sie aber nicht liefern, sie hatte sie nicht.     ist aber leider ber ahrzehnte nicht ge-        Furcht, die zum Handeln auffordert, nicht
Das war die Antwort auf die Anfrage. In          schehen. Die Medien haben vielleicht           die, welche vom Handeln abr t. Das Han-
die gleiche Richtung geht die Tatsache,          nichts davon gewusst        enau wie die re-   deln muss aber bestimmt sein von einer
dass in Deutschland mehr Menschen                gelm ig aufgedeckten           kandale der     gro en orge um die Empfindlichkeit des-
durch Trittleitern im Haushalt ums Leben         Priester, die sich ber die ihnen ausgelie-     sen, f r das wir Verantwortung tragen. Im
kommen, als durch Terroranschl ge. Die           ferten ugendlichen hermachen. N        euere   Falle von Eltern ist es das Kind. Im Falle
Frage wurde gestellt, warum nicht katego-        Untersuchungen in Australien haben erge-       von politisch aktiven Menschen ist es die
rischer vom bundesdeutschen Innenminis-          ben, dass zwischen 1 0 und 2010 mehr           Verantwortung f r unsere elt mit allen
ter De Maizi re gegen die Trittleitern vor-      als 0 000 ugendliche Opfer der dem         -   ihren empfindlichen ystemen. Aus intelli-
gegangen wird. Ein rund k nnte sein,             libat verpflichteten Priester wurden. Er-      genter Angst sollte man die Atomwaffen
dass eine Bev lkerung sich nicht so leicht       staunlich ist, dass die Aufkl rung, wenn,      abschaffen; zumindest nicht weiter aus-
von Trittleitern einsch chtern l sst. Von        dann oft f r ltere F lle erfolgt, bei denen    bauen. Aus der gleichen Angst sollte man
Terroranschl gen aber wohl. Nun muss             auch die j ngeren F lle mit etwas l ck         konkret unseren Ressourcenverbrauch zu-
nur noch die Frage gestellt werden, die lei-     und Verschleppungsgeschick nicht mehr          r ckschrauben. Aber zu solchen chritten
der viel zu selten gestellt wird, n mlich die    rechtzeitig vor der Verj hrung spruchreif      geh rt wohl mehr Mut als blicherweise
vom „ ui bono “, also „ em n tzt es “            werden. as ist z. Bsp. im konkreten Fall       erwartet werden kann von Politikern, die
Es gibt Menschen die behaupten, dass             von Australien in der ahren von 2010 bis       nur zu gut wissen, wie viele Interessen
Volksmassen sich leichter lenken lassen,         201 passiert Haben die kirchlichen T -         hinter all diesen     irtschaftszweigen ste-
wenn sie ver ngstigt sind. Und in einer          ter sich w hrend der ahre nach 2010 zu-        cken. Da ist es doch wohl einfacher, zu
   elt, in der so Etliches nicht in Ordnung      r ckgehalten                                   den ternen oder den ternschnuppen zu
ist, k nnte es also den Volkslenkern von         N tzliche Angst wird auch von einem gro-       fl chten.
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                                                  Le fer de la l ert

                                                           ean        ente

             ne sc ne de barricade, des    Brook, est la fois historique et all gori-       mier chapitre du ontrat ocial, notait:
              meutiers      ouvriers, bour-que. Il comm more la R volution de 18 0,         „L’homme est n libre, et partout il est
             geois, artisans, paysans, en- les Trois lorieuses, qui allait renverser        dans les fers.“ Rien n’a donc chang . On
             fants des rues , toute une      harles accus d’attenter la libert de           le remarque       l’exemple de la presse ou
             population bigarr e, arm e    la presse, et donc la libert tout court.         d’autres organes d’informations. uand ils
             jusqu’aux dents que pr c de   Un combat sans cesse recommenc , ou              ne sont pas censur s ou purement et sim-
une Marianne en arme elle aussi, coiff e   qui devrait l tre. On ne voit plus gu re         plement interdits, ils sont gangren s de
du bonnet phrygien et brandissant le dra-  aujourd’hui, o partout les libert s sont         l’int rieur par la d sinformation, les fake
peau tricolore.    l’avant-plan, des morts,battues en br che, s mouvoir les peuples         news et les v rit s alternatives. Depuis le
on compte un insurg , un garde suisse, un  et passer l’acte insurrectionnel.                temps qu’on vante, sur le ton ir nique, les
cuirassier.                                Les in galit s se creusent, la faim dans le      bienfaits du progr s et les conqu tes de la
                                           monde touche de plus en plus de gens, les        d mocratie, force est de constater qu’on
La violence ici repr sent e a quelque cho- guerres toujours absurdes se relayent les        n’en a toujours pas fini avec l’obscurantis-
se de lyrique, d’exalt , d’h ro que. Vu le unes les autres, l’oppression est le lot quo-    me et l’arbitraire. ’est l’image que je gar-
caract re frontal de la composition, le tidien de plus de la moiti de l’humanit ,           de de l’ann e coul e.
spectateur est appel , de fa on directe,   les libert s, s’il y en a, ne sont qu’une cor-   Dans nos riantes contr es, le tout s curi-
se joindre au mouvement. ’est La libert    de tendue entre deux ab mes. Partout s -         taire justifie, sans autre forme de proc s,
guidant le peuple d’Eug ne Delacroix vissent les fl aux orchestr s par quelques             les atteintes de plus en plus graves aux
 1 8-18 . Le sujet du tableau, „ic ne autocrates, exploiteurs et meneurs d pra-             droits fondamentaux.       quoi, il convient
de l’utopie au pr sent“, remarque arolina v s. ean- acques Rousseau, dans le pre-           d’ajouter les retomb es n fastes de ce que
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e t aigu                                      N°164

l’on peut appeler la n vrose id ologique
qui fait cran au r el ou en tient lieu. e
pense notamment         la France, l’un des
pays les plus id ologis s au monde, o
l’on s’ puise plier sous les fourches cau-
dines de „l’id ologite“ les moindres pecca-
dilles. ue de fesse-mathieu de la bien-
pensance, dop s la moraline, perdus de
d magogie, qui, pour faire la le on, se d -
pensent dans le sophisme, les arguties et
les p roraisons sp cieuses. D’un c t ,
Bourdieu, l’ vangile de notre temps, sous
le coude, de l’autre subjugu s par tout ce
qui vient des campus am ricains le poli-
tiquement correct, le principe s gr gation-
niste des safe spaces -, les nouveaux Tris-
sotin de la culture et les Tartuffe chantres
de l cum nisme, n’ont plus d’autre pro-
jet soci tal que clivant et cliv . omme si
cela ne suffisait pas, c’est sous l’effet de
ces obscures bourdieuseries qu’ils en vien-
nent suicider la langue, d sormais frap-
p e d’infamie. ’est assez dr le de consta-
ter que la langue qui a port la R volution
soit devenue le champ de bataille de re-
vendications d’egos qui essentialisent ce
que justement ils pr tendent cor et cri
combattre. Langue fasciste et sexiste,
n’est-ce pas une raison suffisante pour
donner un s rieux tour d crou ce qu’on
croyait tre autre chose qu’un instrument
de domination
On est loin d cid ment de ce que pensait
  artre quand il crivait que „la libert hu-
maine pr c de l’essence de l’homme et la
rend possible“. Il avait aussi cette belle
formule: „La libert d’autrui transcende
ma libert “. Levinas l’exprimait en terme
de „visage“ qui est      autrui ce qu’est la
courtoisie au vivre ensemble. La plus fas-
cinante des d finitions reste      mes yeux
celle de ean- acques Rousseau, quand,
dans une page sublime du m me ontrat
  ocial, il d montrait qu’il n’y a de moral
que le fait d tre libre. H las, le combat
pour la libert , d sormais obsolescente, a
c d la place une guerre qui est celle, on      de cesse aujourd’hui de tout verrouiller,        ponse que donne Heidegger la question
n’ose dire, des essences, ces essences qui,    qui censure       tour de bras, qui confond      de la v rit : „L’essence de la v rit est la li-
au-del du genre, peuvent tre raciales,         l’ galit avec l galitarisme, la parit avec       bert .“ V rit et libert sont pour ainsi di-
ethniques ou religieuses. e sont des es-       le nivellement, qui ne con oit le progr s        re consubstantielles. Heidegger les pensait
sences qui, par d finition, s’excluent les     que sous la forme de la coercition, qui          en termes de d voilement, de d gagement,
unes les autres; l’on n’a plus qu’intol ran-   n’imagine d ducation que dans l’abaisse-         d’all gement, de d livrance. ’est aussi la
ce, stigmatisations, anath mes, pers cuti-     ment et l’appauvrissement. Aur ol s de           sortie d gypte, quand le divin se manifes-
ons. Le paradoxe est qu’au nom m me de         leur pass de rebelles, les „consensufi s“,       te par le don m me de la libert .
ce qu’on d cr te sans vergogne tre la li-      comme les appelle Louis ane, r vision-           On rapproche souvent La libert guidant
bert , on mette tout en uvre pour sur-         nistes leur mani re, ne tol rent plus le         le peuple d’un autre tableau de Delacroix
veiller, censurer, d noncer, punir. On r in-   moindre cart par rapport aux dogmes et           peint en 182 -182 . On peut consid rer
vente le blasph me sous la forme m diati-      cat chisme dont ils balisent leur concepti-      celui-ci comme son pendant saturnien,
que du d lit d’opinion et d’expression. On     on du monde. e faisant, ils font le lit de       m lancolique et tragique. La jeune femme
cloue au pilori, via les r seaux sociaux et    l’extr me-droite qui rel ve la t te et pousse    qu’on y voit carter les bras en signe
la presse stipendi e, tout ce qui d roge       ses pions. Bravo!                                d’horreur, de deuil et de chagrin, all gori-
tant soit peu aux normes de rigueur. e         Une gigantesque falsification est en cours,      se la r ce dont les vell it s d’ind pen-
qu’on observe, constern , il faut le recon-    une in dite n gation du r el, une ali nati-      dance ont t noy es dans le sang par la
na tre, c’est que le retour de b ton r pres-   on jamais vue - il suffit pour s’en convain-     flotte ottomane. Il s’agit de La r ce mou-
sif et l’hyst rie qui dans la surench re le    cre de lire les hilarantes proph ties d’Yu-      rante sur les ruines de Missolonghi. Parti
caract rise, sont le fait de la g n ration     val Noah Harari , qui font penser la nef         guerroyer pour la libert , le grand po te .
qui s tait insurg e en mai 8. Elle r cla-      des fous lofant sur la mer d mont e.                . Byron y trouva la mort. Peut- tre cette
mait alors plus de libert s, plus d galit ,       u’en est-il, dans ce contexte, de la liber-      uvre r pond-elle davantage au nihilisme
dans un monde encore fortement cloison-        t , du plus pr cieux des biens, de la plus       d l t re de notre temps, o manque de fa-
n et hi rarchis . Or c’est la m me qui n’a     belle des conqu tes Il me revient la r -           on cruelle l’h ro sme de la libert .
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                                     re          e t on et aff rmat on grat te

  Ba aB a
                                                             a      e       e

              erri re nous la nature hu-       ques, le langage symbolique, les sp cula-      manque d’intelligence naturelle. L’I.A.
              maine. Devant nous la na-        tions et autres fictions qu’il permet, l’in-   est d j un produit de consommation
              ture humaine. N’en d plai-       satiabilit                                     courante. Mais qui la produira Les nou-
              se Nietzsche et Harari, le                                                      veaux seigneurs.
              surhomme n’est pas pour          L’insatiabilit est probablement une bon-
              demain.                          ne chose quand il s’agit du savoir, pour Nous avons v cu le passage des temps
                                               tout le reste il est permis d’en douter.    difficiles aux temps prosp res. Les g n -
Esp ce d’eucaryote, m tazoaire, triplo-                                                    rations futures conna tront-elles encore
blastique, deut rostomien, chord , t tra-      Le grand singe humain est capable de la pression s lective darwinienne
pode, amniote, mammif re, placentaire,         d crypter la nature, d couvrir ses lois, en
primate, homo , ce n’est pas le capitai-       tirer des techniques nouvelles.             Dans l’Antiquit les m res mettaient au
ne Haddock qui nous injurie, c’est le                                                      monde des guerriers, aux Temps Moder-
biologiste qui dessine notre arbre g n a-      Le grand singe humain peut s’imaginer nes de la chair canon, aujourd’hui des
logique.                                       ma tre de la cha ne accidentelle d’ v ne- consommateurs.
                                               ments dont il est le t moin. Il peut se
Parmi les esp ces sociales qui ont con-        sentir responsable, voire coupable.         Le pouvoir est aussi le pouvoir d’achat,
quis la Terre, homo sapiens a t le plus                                                    mais le consommateur est-il conscient de
performant. Il a fallu   l’homme mille         Il a domestiqu les grands animaux du sa puissance
fois moins de temps qu’aux insectes pour       monde, lui-m me inclus. Il invente des
se r pandre.                                   robots pour le travail et des uvres d’art Pour exiger un meilleur partage, le con-
                                               pour le plaisir. Il stocke des quantit s sommateur imaginera-t-il un jour la gr -
La Terre ne suffit pas l’homme, il lui         fantastiques de signes, y compris l’ar- ve de certaines consommations
faut des satellites, d’autres plan tes, tou-   gent.
jours plus.                                                                                  ertains baignent dans le superflu alors
                                                 urieux grand singe qui appelle sous- que d’autres manquent du n cessaire.
Les animaux non humains sentent qu’ils         grands singes d’autres humains et les ex- Donnez-moi le superflu, je vous tiendrai
ont assez, l’animal humain non. Il veut        ploite, torture, ex cute.                   quitte du n cessaire, ironisait Oscar il-
poss der toujours plus.                                                                    de.
                                               La culture versus la nature Notre cultu-
L’animal humain du pal olithique ne            re est dans notre nature et notre nature Le n cessaire a ses limites, le superflu
poss dait pas la Terre, il en avait l’usu-     est dans notre culture.                     non. Il est peut- tre temps de voir la per-
fruit, la jouissance.                                                                      version du superflu. Le superflu des ri-
                                               Pas besoin d’ tre Edison pour allumer la ches bouffe le n cessaire des pauvres
 ouissons-nous de nos progr s techni-          lumi re, ni Marconi pour couter la ra- plus qu’il ne le renfloue.
ques qui sont au fond des progr s de s -       dio, ni obs pour utiliser un smartphone.
curit et de confort                                                                        Le n cessaire et le superflu ne sont pas
                                               Pas besoin de pr dire l’infantilisation des de la m me essence. quand la garantie
  e confort est probablement l’origine         masses, elle a d j eu lieu. L’infantilisme du pouvoir d’achat pour le n cessaire, et
de la sant et de la paix, ph nom nes           est peut- tre le premier caract re des le casino de jeu pour le superflu
nouveaux dans notre histoire.                  masses.
  u’avons-nous de plus que les autres                                                      Le jeu fait partie de la vie, mais qu’est-ce
grands singes Le feu et d’autres techni-       L’intelligence artificielle suppl era au qu’une vie faite uniquement de jeu
e t aigu                                      N°164

                                                                 nt ear

                                                     B                    o 2                                 8
                                                                  ie Wa ne

Another year has                                                                               ly pissed off with reigning over Brexitan-
  egun and I’m surely not the only one to                                                         nia, and face the horrifying threat of a
be shivering in my shoes and wonde-                                                                   state visit by D. Trump.          hen all
ring what new atastrophe is going                                                                        one wants to do is etire to the
to befall us hapless humans, and                                                                            peace of one’s country resi-
our animals, in 2018. ill onald                                                                               dence, play with one’s corgis
Trump, the „mentally deranged                                                                                  and watch that video where
U     dotard“ and or „Little                                                                                     one parachutes down into
Rocket Man“ spark off a nu-                                                                                        the Olympic ames besi-
clear conflict that will extin-                                                                                     de ames Bond
guish all life on the planet                                                                                           orry, can’t keep up the
Has the MDU D already                                                                                                levity. Have just re-
lit the fuse of the time-                                                                                             membered         Erdogan.
bomb in the Middle East,                                                                                                  hat’s he up to now,
with his „recognition“ of                                                                                               sounding off about
 erusalem as the „capi-                                                                                                  Austria’s anti-Islamic
tal“ of Israel Or will                                                                                                   stand on refugees
disaster perhaps come                                                                                                   And what exactly are
creeping in, as it did in                                                                                               his plans for urkey in
the 1 0s, here in                                                                                                      the Middle East At
Europe         ill the       V                                                                                        the time of writing, the
sweep back to power here                                                                                                ultan seems to have
in Luxembourg And who                                                                                               implicitly       recognised
can tell what the disastrous                                                                                        East erusalem as the ca-
contaminating effect on ot-                                                                                        pital of somewhere, by
her countries will be of the ex-                                                                                 proposing to open a consu-
treme right party, the                                                                                         late there. Our world is un-
  P , doing so terrifyingly well in                                                                          dergoing a period of dange-
last October’s legislative elections                                                                       rous instability, of npredictabi-
and becoming a member of the coali-                                                                      lity, of realignments, opportunist-
tion     overnment in Austria under                                                                  ic alliances and jostling power strug-
young VP hancellor, ebastian Kurz,                                                               gles. In Europe, will the isegrad roup
who lacks everything save ruthless ambiti-                                                     be joined by Austria and become a solid
on, and taking charge of the key areas of                                                      bloc of five countries in the east         ill the
Defence, Foreign policy and ome Af-                                                            general lurch to the right leave any room
fairs How will their protectionist, natio-                                                     for the parties that still have some preten-
nalist policies affect Europe’s already dan-                                                   sion to social democracy And             orldwi-
gerously shaky and divided attitude to-                                                        de, who will be end up allied with whom
wards mmigrants           ill still reasonable                                                 The U , Putin, hina                hat will our
governments gradually, imperceptibly give        exporters of arms in general and the Na- world look like this time next year If it
way under pressure and oin in the swel-          tional Rifle Association in particular final- were a film, it would have to be -rated:
ling European chorus calling for drastic         ly assume some kind of human responsibi- „ ontains scenes of extreme violence.
restrictions on immigration and the pena-        lity for their products and what is done May cause distress to the sensitive.“ But
lization of asylum seekers And in the U ,        with them. Or before politicians worldwi- what can we do except worry And keep
how will Trump’s tacit recognition of the        de utlaw, or at least make some serious on feeding our birds, who are starving be-
  u Klux Klan affect worsening race relati-      effort to control the production of the cause homo self-named „sapiens“ is killing
ons and discrimination against foreigners        arms that are used in the wars that make off the insects they feed on
 Mexicans in the U          And what of his      the people flee and become refugees and         esterday, sang the Beatles, all my trou-
equally misguided support for the „una-          be thrown on the mercy of oliticians in bles seemed so far away. But that was half
lienable right“ to bear arms and the resul-      Europe, who then have to cope with situa- a century ago. There was just as much
ting refusal to face down the powerful gun       tions they cannot control, let along mas- wrong with the world then, but we belie-
Lobby: How many more massacres will              ter. It’s all so predictable and unstoppable ved we could change it. Now, in 2018, we
there be in North America this year How          and depressing        Let’s take five on a are reduced to wondering how long it will
many more innocent humans must die,              lighter note to wonder whether ueen Eli- be before ombies, aka bots and algo-
not just in America but worldwide, before        zabeth will finally resign, or abdicate, or rithms, take over the world. Or whether
the asters of ar, the manufacturers and          do whatever queens do when they’re total- perhaps they already have
2                                                                                   eau         rts                                 N°164

                                                    ed         a e ne d            r en

                                                                                          d                     a
                                                                ni         n hi

          ’ai d cid d’aller voir „The qua-          stlund se d lecte utiliser le monde de        fa ade - consentante, il faut le dire - pour
          re“ de Ruben stlund parce que          l’art contemporain, car l’art ancien voire       le mus e, et lorsqu’il faudra un bouc
          j’avais entendu dire qu’il parlait     moderne, plus consensuel, ne suscite gu -         missaire, il sera tout naturellement l’ani-
          d’art contemporain.        n rale-     re de d bats passionn s, on l’admire, c’est      mal sacrifi .
          ment, je suis peu attir par les        tout comme m taphore pour exposer son              ar un scandale va clater, et il viendra
          films qui s’adonnent au sujet, ni      propos: ce petit cercle cosmopolite, bran-       d’un cabinet charg de la communication
par les biopics d di s de grands artistes.       ch , surm diatis et riche concentre, peut-       de l’exposition que hristian est en train
Dans ce domaine, je pr f re les reportages,        tre plus que tout autre, les tensions inh -    de pr parer. Ici aussi, ce n’est pas tant
sobres et sans dulcorations romanesques,         rentes la soci t actuelle. Il y a l’h ritage     d’art qu’il s’agit, mais de la pr tendue li-
sur un th me pr cis, un artiste, une uvre        symbolique de l’art qui, pour beaucoup,          bert qu’il permet par rapport aux consen-
en particulier. Mais le fait que „The qua-       reste une activit humaine particuli re en        sus mous ambiants, et de sa soumission
re“ ait eu la palme d’or     annes m’a intri-    ce qu’elle v hicule, depuis la philosophie       aux lois de l’audimat. Les jeunes commu-
gu , de m me que l cart entre les loges          antique, l’id e d’une part d’insaisissable,      nicants, en effet, ne connaissent que la
d’une part, d’autre part les critiques acer-     d’une relation privil gi e avec le divin,        dictature du buzz: ils mettent en ligne une
bes qui m taient vaguement parvenus. En          avec l’incommensurable ou avec une quel-         vid o tr s efficace elle pose du moins une
me rendant au cin ma, je n’attendais rien        conque essence invisible. Pourtant, la fi-       question int ressante: „ uel degr d’inhu-
et je n’avais pas lu le synopsis.                nanciarisation      laquelle est soumis l’art    manit faudra-t-il atteindre pour toucher
                                                 depuis des ann es racornit ce capital sym-       votre humanit “ mais socialement, thi-
Or, d s les premi res sc nes, il m’est appa-     bolique comme une peau de chagrin: elle          quement et philosophiquement myope,
ru vident que ce film ne parlait aucune-         en fait de plus en plus un produit mar-          autiste m me. Elle n’ob it qu’aux logiques
ment d’art, pas plus que le pr c dent film       chand comme un autre, certes tr s cher,          m diatiques qui s’adressent aux moti-
du m me r alisateur, now Therapy Tu-             mais finalement n gociable en esp ces            ons primaires et n’honorent gu re l’intelli-
rist , ne parlait de ski. Le mus e d’art con-    sonnantes et tr buchantes. En banalisant         gence humaine et place le conservateur
temporain ici le          -Royal Museum          ainsi la relation avec l’incommensurable,        dans une situation intenable qui l’oblige
  tockholm, qui n’existe pas, contraire-         la sp culation sur l’art le d poss de de ce      d missionner.
ment au Moderna Museet et son conser-            qui le rend d sirable, d’o la n cessit de        Enfin, stlund imagine une sc ne d’an-
vateur hristian        laes Bang permettent      faire grimper les prix jusqu l’absurde et        thologie en mettant en sc ne un d ner de
tout au plus       stlund de cadrer son sujet,   au ridicule pour pr server, artificielle-        gala r unissant les riches m c nes du mu-
en l’occurrence le foss grandissant entre        ment, l’illusion de l’insaisissable. Et d’o      s e dans un d cor de pacotille et de faus-
l tre et le para tre dans la soci t su doi-      aussi la triste et insatiable avidit des col-    ses dorures. Pour gayer cette soir e d’un
se, mais cela est valable pour le monde en-      lectionneurs qui s’enferment eux-m mes           ennui que l’on devine grand, une perfor-
tier et les contradictions de plus en plus       dans cette spirale morbide.                      mance par „l’artiste Oleg“ Terry Notary
  videntes qu’il engendre dans la vie de         Par ailleurs, le mus e est le lieu autour du-    est organis e j’y vois une r f rence claire
tout un chacun.                                  quel gravitent les diff rentes sortes de sp -    au Russe Oleg Kulig qui, lors d’une perfor-
L’interview du d but donne le ton: visible-      cimens humains qu stlund veut d crire.           mance o il se pr sentait en chien m -
ment peu pr par e, Anne, la journaliste             hristian d’abord, qui incarne la bonne        chant tenu en laisse, avait mordu la jam-
am ricaine Elisabeth Moss avec laquelle          conscience de l’intellectuel arriv , avec sa     be une personne un policier qui le tra -
  hristian couchera plus loin dans l’histoi-     c l brit m diatique et ses petitesses per-       nait vers le panier salade pour l’emme-
re, demande ce dernier d’expliquer une           sonnelles il suit la mode cologique en           ner au commissariat si je me souviens
phrase qu’elle a lue sur le site du mus e.       roulant en voiture lectrique, il est tiraill     bien la fin des ann es 1 0. L’assistance
La phrase tant sortie de son contexte, la        entre sa compassion et son m pris pour           guind e est pr venue par un message enre-
journaliste rend videmment le conservat-         les exclus et les faibles, il vit de relations   gistr diffus par haut-parleurs: elle est
eur ridicule elle ne l’est pas moins que lui     affectives superficielles, m me avec ses en-     dans une jungle, elle sera confront e un
d’ailleurs, c’est l’avantage de la fiction que   fants . Par son r le au mus e, il incarne la     animal sauvage et pour chaque individu,
de le montrer, dans la vraie vie, le t l -       r ussite - c’est lui la figure de proue de       la meilleure d fense sera de se fondre dans
spectateur ne pourrait s’en rendre compte,       l’institution, il donne des conf rences de       la masse. Au d but, on entend encore des
puisque la journaliste serait derri re la ca-    presse, il a du succ s aupr s des femmes -       rires, mais lorsque le „gorille“ devient vio-
m ra . En effet, comment parler s rieuse-        alors qu’en r alit , il est le subordonn de      lent, tout le monde se tait et baisse les
ment d’art dans une interview t l vis e de       la directrice qui elle, contrairement lui,       yeux. Lorsqu’un convive r agira enfin
quelques minutes         stlund semble d’em-     si ge au conseil d’administration. ur ce         pour venir en aide sa femme en train de
bl e vouloir indiquer les limites de la m -      point aussi, l’observation du r alisateur est    se faire violer, tous les hommes se ruent
diatisation de l’art et la contradiction entre   pertinente: dans les mus es, les professi-       sur „l’animal“ en criant „ mort!“          ne
l crit qui permet d’argumenter, de faire         onnels de l’art tendent ne plus tre que          croyant plus une performance artistique
des r f rences et l’image t l visuelle qui       les interpr tes de la volont des v ritables      et ayant confondu l’art et la r alit - fai-
ne vise que l’effet imm diat et l motion.        dirigeants dont les apparitions sont discr -     sant ressortir de plus belle la bestialit en-
De fait, dans le reste du film, il ne sera       tes, mais d cisives, et dont les soucis sont     fouie sous leurs costumes civilis s.
plus vraiment question d’art, mais seule-        tr s loign s des v ritables pr occupations       Il est vident qu’il ne s’agit pas ici d’une
ment de la mani re dont on le traite, on         artistiques. Dans tout le film, stlund se        performance r elle: elle n’existe que pour
l’utilise et on en abuse.                        plait montrer que hristian n’est qu’une          ce film et c’est pour cela qu’elle est r us-
eau       rts                                 N°164

sie. Une telle prestation artistique serait    gardiennage interviendrait d s les premi -    re du para tre      ceux qui sont en mal
impossible dans la r alit et ne fonction-      res secondes. stlund ne veut donc pas         d’ tre. Mais stlund donne aussi une note
nerait tout simplement pas: d’une part, en     nous montrer l’art, mais ce qu’il est deve-   d’espoir. usqu’au bout, en effet, hristian
art et pour que cela puisse tre de l’art, la   nu pour le fonctionnement des soci t s        croit la force de l’art: il d fend avec con-
violence ne peut tre que symbolique, et        globalis es ce n’est pas un hasard si les     viction le carr de l’artiste sud-am ricaine
de toute fa on, aucun mus e n’exposerait       artistes non r els, tout comme le mus e       incitant l’altruisme qui est un peu com-
son public ou ses m c nes une telle si-        nomm s dans le film sont l’un russe, l’au-    me le message subliminal, le subconscient
tuation. D’autre part,    supposer m me        tre sud-am ricaine : un produit d’appel       du film et, dans un moment de solitude, le
que quelqu’un ose une chose qui s’en ap-       pour les institutions qui sont constamment    conservateur pr sente humblement ses ex-
procherait mais certainement moins con-        sous pression et n’arrivent plus faire s -    cuses au petit gar on immigr qu’il avait
s quente , dans une poque s curitaire          rieusement leur travail, un produit m dia-    bless dans son honneur. omme quoi,
comme la n tre, on peut imaginer qu’en         tique qui fait le bonheur des agences de      l’amour de l’art parvient parfois humani-
cas de d rapage impr vu, le personnel de       communication, un faire-valoir qui procu-     ser l tre humain.
usi ues                                     N°164

      egegn ng m t L ne                  dam e ner e r                  el e t gen elg                   en     om on t n

                a                                     d
                d
                                                             ain te en

               ulturissimo: Line Adam,        nen, dass die Musik die Tendenz hat, wie-      L. A.: Nein, weil wir eben in einer eit le-
               was bedeutet es, heute         der nat rlicher, tonaler und verst ndlicher    ben, wo vieles m glich ist, was damals
               Komponist zu sein? Ha-         zu werden. F r mich pers nlich ist es          nicht m glich war. Damals waren die
               ben sich die Herausforde-      sehr, sehr wichtig, in einer eit, die ag-      Komponisten ziemlich an ihr pers nliches
               rungen nach vielen Jahr-       gressiv, unpers nlich, laut und schnell ist,   Umfeld gebunden, heute werden wir
               hunderten Musik eigent-        eine Musik zu komponieren, die genau           durch die Migration, das Reisen, die Me-
   lich verändert?                            das egenteil ausdr ckt, die verst ndlich       dien mit neuen, fremden Einfl ssen gera-
Line Adam: Ich denke, die eigentlichen        ist, die zart ist und die ber hrt. a, auch     dezu bombardiert. Es gibt viele interessan-
Herausforderungen sind noch immer die         Musik von heute darf den H rer ber hren.       te Musikrichtungen, Klassik, azz, Rock,
gleichen. eder Komponist, egal ob er vor      Da sehe ich im egensatz zu vielen mei-           hanson, Musical. All dies wirkt sich di-
dreihundert ahren gelebt hat oder eben        ner Kollegen, f r die Harmonie in der zeit-    rekt oder indirekt auf das chaffen des
heute lebt, hat prim r das Bed rfnis, sich    gen ssischen Musik verp nt ist, nichts         Komponisten von heute aus.
musikalisch auszudr cken. ie er das tut,        chlimmes darin. Musik soll prim r aus
welchen eg er w hlt, das ist ihm dann         dem Bauch herauskommen, nicht aus dem „k“: Sie selbst beschränken sich als
  berlassen. Ich denke, Musik ist eine        Kopf.                                 Komponistin ja auch nicht auf einen
  prache die jeder verstehen sollte und ei-                                         bestimmten Stil sondern komponie-
ne Kunstgattung, die auch gefallen darf.       „k“: Und dennoch ist die Situation   ren Instrumentalwerke, Opern, ma-
Ich sehe es als sinnlos, den uh rer mit        eines Komponisten heute nicht mehr   chen Arrangements, Film- und Thea-
h sslichen Kl ngen zu berfluten oder ei-       mit der eines Beethoven und Mozart   termusik und vieles andere.
ner Musik, die f r den Komponisten viel-       zu vergleichen.                    L. A.: lacht a, ich muss auch eld zum
leicht interessant sein mag, der H rer aber                                       Leben verdienen. eien wir ehrlich, es gibt
nicht versteht. F r uns Komponisten heu-                                          nur ganz wenige Komponisten, die von
te besteht die gr te Herausforderung da-                                          Ihren erken leben k nnen. Und ehrlich
rin, etwas Neues, Eigenes zu schaffen.                                            gesagt, in Belgien kenne ich keinen Kom-
   as immer schwieriger wird, denn eigent-                                        ponisten, der nicht noch einen regul ren
lich ist schon alles in der Musik gesagt                                           ob nebenbei hat. Von der zeitgen ssi-
und ausgelotet worden. Auf kompositi-                                             schen Musik k nnen die meisten von uns
onstechnischem Niveau wirklich neue                                               heute nicht leben. Fr her gab es K nige
   ege zu finden ist schwierig. N  at rlich                                       und F rsten, die ihre Komponisten finan-
kann man heute andere Hilfsmittel hinzu-                                          ziell unterst tzt haben. Heute sind es viel-
nehmen, wie beispielsweise Elektronik                                             leicht Finanzinstitute, denen es eigentlich
oder Video, aber ich denke, gerade diese                                          um etwas ganz anderes geht als prim r um
Begrenztheit wirklich neuer kompositori-                                          Kunst als solche. Musik f r Filme und
scher Mittel l sst uns nun auf anderem                                            Theater zu komponieren, Arrangements
Plan suchen und kreativ werden. Und die-                                          zu machen, bringt f r mich aber noch ei-
se uche f hrt uns dazu, besser in uns sel-                                        nen ganz anderen, sehr wichtigen Aspekt
ber hineinzuhorchen.                                                              mit sich. Ich lerne eine ganz andere musi-
                                                                                  kalische und menschliche        elt kennen
  „k“: Glauben Sie, dass der emotio-                                              und kann so meinen Aktionsraum perma-
  nale Zugang, sich durch Musik aus-                                              nent erweitern. erade bei der Filmmusik
  zudrücken, heute ein anderer ist als                                            besitzt dieses visuelle Element etwas sehr
  zu Zeiten von Mozart, Beethoven                                                 Reizvolles f r. Ich habe auch keine
  oder Mahler?                                                                      chwierigkeit damit, in meinen eigenen
L. A.: enau das meinte ich vorhin. Es ist                                            erken verschiedene      enres zu vermi-
nat rlich immer reizvoll, neue tilmittel                                          schen. Diese Vermischung er ffnet f r
auszuprobieren, das hat jeder gute Kom-                                           mich ganz neue Horizonte.
ponist getan. Und wer will nicht renzen
sprengen oder Neues schaffen Das haben                                                         „k“: Sie sagen, dass Sie hier eine
Beethoven, agner und Mahler auch ge-                                                           ganz andere musikalische und
tan und wurden in ihrer eit auch nicht                                                         menschliche Welt kennenlernen.
immer auf Anhieb verstanden. Aber ich                                                        L. A.: a, ich bin ebenfalls Leiterin eines
glaube, wir kommen heute mehr und                                                              hores, der sich I anta toria nennt, und
mehr zu den erten der alten Meister zu-                                                      der aus Amateuren besteht. iel ist es, al-
r ck und ich glaube auch sagen zu k n-                  op right Gu       erner              te, meistens einstimmige italienische
usi ues                                    N°164

Volkslieder zu sammeln, die ich dann
selbst neu arrangiere. In anderen orten,
alle Mitglieder dieses hores machen sich
intensiv auf die uche nach musikali-
schem Material, das wir dann zusammen
einstudieren und vortragen. Und diese u-
sammenarbeit ist von einer Menschlich-
keit, einem ehrlichen, tief empfundenen
Interesse und einer Begeisterung gepr gt,
die ich in professionellen Ensembles und
Orchestern oft nicht finde. Leider gibt es
im professionellen Bereich der Musik
auch sehr viele Musiker, die ihren Beruf
nicht mehr aus Leidenschaft ausf hren,
sondern ihn rein technisch sehen. Da wird
gespielt, was der Dirigent will, um 12 Uhr
ist Pause, auch wenn wir mitten in einem
wichtigen Probenabschnitt sind. Kaum ei-
ner bringt eigene Ideen mit und spielt ei-
gentlich nur das, was von ihm verlangt
wird. Eine richtige Beamtenmentalit t. Bei
Amateuren ist da soft anders. Die leben
die Musik mit einer Intensit t und Begeis-
terung, die professionellen Musikern oft
abhandengekommen ist. a, und ich wollte                                     op right Gu       erner
diese Art Musik zu machen einfach nicht
mehr mitmachen, weil sie nicht meinem
Ideal entspricht. Und so habe ich mich         „k“: Aber vorher hatte Belgien doch         rundthemen festgelegt, kann ich mit ih-
auch Bereichen zugewandt, wo ich die           einige sehr bekannte Komponisten          nen arbeiten, sie variieren. Ich kann ver-
Kontrolle selbst in der Hand habe und wo       hervorgebracht.                           schiedene tile wie Rock oder orld mit-
ich mit gleichgesinnten, begeisterten Musi- L. A.: a, wie osquin Desprez, uillaume       einbinden.
kern arbeiten kann. Das bringt mich         Duffay, Orlandus Lassus, oseph ongen,
menschlich enorm weiter.                        sar Franck und noch einige andere.         „k“: Wir müssen aber noch kurz auf
                                            Auch unter den sogenannten modernen            Ihre langjährige Zusammenarbeit
  „k“: 2015 wurde Ihre zweite Oper Komponsiten gibt es einige, die bekannt                 mit den Baladins du Miroir zu spre-
  Fleur de peau an der Opéra Royal sind. Ich denke da an Henri Pousseur,                   chen kommen, einer ganz besonde-
  de Wallonie aufgeführt. Wie sehen Philippe Boesmanns, Pierre Bartholom                   ren Truppe, die in Belgien quasi
  Sie die Entwicklung der zeitgenössi- und Robert anssens. Aber international               Kultstatus genießt.
  schen Oper jetzt allgemein?               k nnen wir nicht so richtig mithalten. Al-   L. A.: lacht Oh ja, die liegen mir sehr am
L. A.: Ich sehe die zeitgen ssische Oper lerdings besitzt Belgien eine phantastische     Herzen. Les Baladins du Miroir ist an sich
eher kritisch. Einerseits hat man heute als Tradition im Bereich der azz-Musik, die      eine chauspielertruppe, die als ander-
Komponist sehr viele M glichkeiten. B h- den belgischen azz auch weltweit be-            zirkus funktioniert und in einem elt auf-
nentechnisch, videotechnisch ist fast alles kannt gemacht hat.                           tritt. Das hei t, sie leben in ohnmobilen
m glich und es wird nat rlich auch sehr                                                  und reisen von Ort zu Ort. Regelm ig
viel ebrauch von diesen M glichkeiten          „k“: Momentan arbeiten Sie an ei-         wird ein neues t ck eingeprobt, meistens
gemacht. Andererseits aber habe ich den        nem Filmprojekt THE MERCY OF              ein Klassiker der eltliteratur und ich bin
Eindruck, dass sich die Oper menschlich        THE JUNGLE von Casey Schro-               f r die musikalische Umsetzung zust ndig.
immer mehr vom uh rer entfernt. Das            en, Joel Karekezi und Aurélien Bodi-      In anderen       orten, diese chauspieler,
   esentliche, n mlich die Musik, der e-       naux mit Joel Karekezi als Regis-         die keine musikalische Ausbildung haben,
sang, die eschichte kommen einfach oft         seur. Ist man denn als Komponist bei      spielen w hrend des t cks auch Instru-
zu kurz. Die eschichte ist szenisch und        der Filmmusik künstlerisch nicht zu       mente. Und jeder kennt nur seine Noten
musikalisch so verschachtelt, dass das Pu-     sehr eingeschränkt?                       oder T ne, die er spielen muss. Das ist un-
blikum sie nicht mehr versteht. Und vor L. A.: Im egenteil! Ich finde es unheim-         heimlich toll, weil sich hier Theater und
allem sollte Oper auch wieder sangbar lich spannend, wenn mir als Komponisten            Musik auf eine ganz unkonventionelle
und f r das Publikum unmittelbar erlebbar ein Rahmen gestellt wird. Ich habe f r ei-        eise begegnen. berhaupt sind Les Bala-
werden.                                     ne bestimme zene 0 ekunden eit und           dins du Miroir eine ungew hnliche Trup-
                                            ich muss etwas komponieren, was sofort       pe, die ihre Kunst zu den Menschen brin-
  „k“: Wie sieht denn die Situation der auf den Punkt kommt. Ich muss also das           gen, hnlich wie das ganz fr her war. Ich
  zeitgenössischen Musik in Belgien           ef hl, den Ausdruck, die Klangfarbe pr -   reise dann auch eine eit lang mit meiner
  heute aus?                                zise treffen und das in einer vorgegebenen   eigenen Karawane mit und erlebe diese
L. A.: chwierig. Die politische ituation      eit. Das ist ein komplett anderes Kompo-   au ergew hnliche Kunst wirklich hun-
in Belgien verhindert ein einheitliches nieren als wenn ich es f r mich selbst           dertprozentig mit. Viele Komponisten ma-
Musikleben und somit fehlt eine gewisse schreibe. Da kann ich alles selbst bestim-       chen den Fehler, dass sich in ihrem B ro
Tradition, auf der junge Komponisten auf- men, ein Thema entwickeln, eine Melodie        verschlie en und nur f r sich komponie-
bauen k nnen. Diese hat mit Henri Vieux- brechen. Beim Film nicht. Und da gibt es        ren. Komponieren ist aber nicht nur ein
temps aufgeh rt, so dass es bei uns nicht parallel viele verschiedene Punkte zu be-      intellektueller Prozess. Und wenn mit den
diese kompositorischen tile und chulen achten, wie das Licht, das piel der               Baladins du Miroir auf Tournee gehen
gibt wie beispielsweise in Deutschland,       chauspieler, der Rhythmus der zene         kann, f hle ich mich frei und richtig
Frankreich oder den skandinavischen u.s.w.. Aber der Film bietet mir auch viele          gl cklich. Dann sind meine Musik und ich
L ndern.                                    Freiheiten. ind einmal die musikalischen     mitten im Leben.
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